J’invente des histoires. Je les écris en gris et blanc, je les dessine, j’en fais quelques photos, quelques films, dans un coin de ma tête, un très grand coin de ma tête. Disons que c’est comme un saule pleureur, le toit de ma maison. Un toit de feuilles vertes et brunes, et puis quelquefois de branches mortes. Ça n’a rien de tragique, les branches mortes. Elles ont des airs de grandes dames avec leurs longs doigts de pianistes. Et puis lorsqu’elles s’entrechoquent, elles font comme des bruits de boîtes à musique, comme des chants de baleines, de sirènes ou de créatures qui n’existent pas (du moins c’est ce que la plupart des adultes croient). Mon saule pleureur est un palais, un nid d’oiseau ou la cabane enneigée d’une sorcière. Il pousse au cœur des forêts et montagnes qui veulent bien l’accueillir. Une fée m’a raconté l’avoir rencontré près de l’Océan, dans un sud que je ne connais pas encore. Un petit garçon l’a vu, juste en dessous d’une falaise. Il est un chemin, le croisement de deux rues londoniennes, là où les rêves embrasent la réalité, jusqu’à ne plus la distinguer vraiment. Mon saule Pleureur est le rendez-vous de fantômes abandonnés, de ces monstres qui se cachent le soir, sous les lits des enfants. Puisque parfois, les monstres sont des guides, des marchands de sable et des ours en peluche, puisque les monstres ne sont pas toujours si méchants. Alors, si vous le voulez, mes monstres, oiseaux et autres créatures, et moi, vous invitons sous notre saule pleureur. On y boit de la tisane, et des litres de chocolat chaud. Et puis, si vous vous y plaisez, nous vous trouverons bien une place, entre deux branches, pour y faire pousser votre maison, et tout un tas d’autres fantôme.
Ps: En cas d’idée ou de projet, pas besoin de corbeau, (quoiqu’on a toujours besoin d’un corbeau) il y a mon adresse mail et mon Instagram en haut de la page.